LA VITRINE DE L'ART CONTEMPORAIN DU BÉNIN: PEINTURES, SCULPTURES, INSTALLATIONS, PHOTOS ET VIDÉOS

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jeudi 15 mai 2014

Qui est cette morte dans les rues de Dakar ?


La procession devant la librairie Aux quatre vents


Une fille gît dans un linceul sur une charrette. Du sang macule son polo blanc, son visage et son entrejambe. Ses intestins lui sortent du ventre. Une fille pousse cette charrette. Une grande marionnette ouvre la marche funèbre tandis qu’une troupe de guélédé danse au son de la musique d’Angélique Kidjo.

Où va cette procession funèbre qui traverse Dakar ? se demandent les badauds qui regardent cette scène surréelle. Est-elle morte ? Pourquoi l’a-t-on évicérée ? Sur tout le chemin, les Dakarois, horrifiés, révoltés, indignés, sidérés se posaient la question du pourquoi… Pourquoi promène-t-on une morte dans la ville ? Pourquoi des guélédé à Dakar ? La scène est si réaliste qu’elle semble vraie… Ici un  enfant détourne le regard, là une fille écarquille les yeux et parfois un homme, curieux,  s’avance au plus près du cortège pour mieux voir la morte ;  tout cela montre la force d’aimantation de la scène. Devant l’hébétude de certains, il fallait leur dire que tout cela n’était qu’une mise en scène ! Que la morte est bien vivante et qu’elle est une comédienne de théâtre et que tout cela n’était qu’une mise en scène.
Alougbine Dine maquillant la comédienne
Alougbine Dine, le metteur en scène de cette installation ambulante a donc bien réussi son coup. En effet, cette performance vise à choquer le public et à l’amener à se questionner sur la violence dans l’espace public.
« Je veux choquer le public et interpeler l’opinion et surtout les politiques pour qu’une conscience citoyenne se mette en place. Et surtout dire qu’il faut une véritable démocratie en Afrique, qu’il faut la liberté d’expression et de manifestation », explique-t-il.
Cette procession a drainé un grand public vers la librairie Aux quatre vents qui recevait l’exposition Bois Sacré. Et en associant les danseurs guélédé à la performance, elle a aussi montré un pan du riche
 .
Dans les rues de Saint-Louis, la même procession s’est ébranlé et a amener une cohorte de badauds au vernissage de la galerie Arte le jeudi 15 mai 2014.
Le grande marionnette Guélédé 


1 commentaire:

  1. mon premier commentaire n’étant pas passé je reprends en quelques mots pour dire que si j'avais été maire de Dakar, j'aurais interdit une telle procession qui à mon avis n'a pas grand-chose à voir avec la pédagogie: utiliser la violence pour lutter contre la violence ne me parait pas être la solution la plus appropriée.au contraire, cela concourt à l'accentuation d'un tel phénomène. barry pathé

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