LA VITRINE DE L'ART CONTEMPORAIN DU BÉNIN: PEINTURES, SCULPTURES, INSTALLATIONS, PHOTOS ET VIDÉOS

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samedi 31 mai 2014

TOTCHE, le vaudouaste



Leonard Cosme Totchémecheho est un vidéaste qui réside à Abomey Calavi Il signe ses créations du diminutif de Totché. La caméra est pour lui une arme miraculeuse.  Elle sert, par le truchement des images, à questionner la société moderne à l’aune des  valeurs voudoun. 


Au coeur de son travail, il y a la réflexion sur le devenir de l’homme africain. Dans un monde devenu village planétaire où des valeurs dites universelles tendent à uniformiser toutes les communautés, faisant du monde un pâle monochrome, Totché se demande si ce que l’homme africain prend de l’Autre vaut-il ce qu’il perd ? Du passé, doit-il faire table rase ? A coup sûr, pour le vidéaste, une telle attitude est lourde de menace pour notre culture et notre humanité ? Du rapport à la mort et à la vie, le voudoun nous donne des clés. De la démocratie, le cérémonial d’intronisation des chefs coutumiers est plein d’enseignement.


C’est en cela qu’il rejoint une vérité très gidienne qui veut que ce soit en creusant sa singularité que l’on tend à l’universel.


vendredi 30 mai 2014

Marcel Nangbé et le Révénants




Marcel Nangbé est né à Abomey en 1980. Il vit et travaille à Cotonou depuis 2006. Sculpteur, ces œuvres se composent essentiellement  de masques et des personnages de Revenants appelés Egungu.  Né dans une famille pratiquant le rite vaudou, sa mère en est une grande prêtresse, il assiste, tout enfant, aux sorties des Egungu et est subjugué par la magnificence du spectacle  de ces danseurs masqués.
Personnage de Revenant
  Sa sculpture raconte cet émerveillement  et décline des masques et des personnages à l’infini. Une variation sur le même thème qui recompose les différentes figures qui constitue la troupe de Revenants, les majestueux Abebenon et les turbulents Agbenon, porteurs de glaive.
Pourtant les sculptures de Marcel Nangbè n’ont ni l’éclat ni le faste des Revenants de son enfance car son travail ne reproduit pas à l’identique les hommes masqués mais procède de l’épure : extrême stylisation, symbolisme. 

 
 











Le travail de Marcel Nangbé est un travail de mémoire qui inscrit un rite cultuel dans le culturel grâce à l’art. L’artiste étant celui qui devine le jour qui vient, Nangbé a-t-il la préscience que ces Egungus sont des astres éteints dont les lumières continuent de briller dans le ciel.
 

jeudi 29 mai 2014

Zansou Kougblénou, le poète!




Cet artiste plasticien est né en 1968 à Bohicon dans une famille d’artisans. Poète, philosophe, amoureux des concepts neufs, forgeur de néologismes il a besoin de verbaliser son travail de défricheur et de déchiffreur de nouveaux territoires plastiques à travers des néologismes, des mots-valises qui rendent compte de son évolution.
Les Bicquiyures.

Zansou élabore, année après année, une œuvre personnelle qui n’a aucune parentèle avec les autres plasticiens du Bénin. L’artiste, dans un cheminement rimbaldien, se  fait voyant et nous restitue ses visions d’Outre-monde, peuplées de fées, de beauté sidérantes, des pêches miraculeuses, etc.
 
Les Bicquiyures.
Les Bicquiyures.








Zansou est un artiste à l’inspiration phosphorescente dont l’œuvre évolue et s’approfondit saison après saison. Artiste qui ne se bride pas, il suit sa pente créatrice ascendante, et son œuvre qui se nourrit à toutes les sources éclatera en gerbes d’illuminations comme un immense feu de Bengale.


mercredi 28 mai 2014

Remy Samuz, le sculpteur du vide





Remy Sossouvi est né à Cotonou en 1982. Il s’est choisi Remuz Samuz pour nom d’artiste. Le jeune homme a  appris son art en regardant les oiseaux. Au serin qui construit un nid solide avec des brins de paille, alliant solidité et légèreté, Remy Samuz a pris la technique. Ses sculptures de fil de fer tissé dégagent une impression de force et d’apesanteur.

L’univers de Remy Samuz est d’une extrême légèreté  car il pose sur le monde un regard qui habille tout de lumière. C’est un univers aristocratique peuplé des reines et des princesses au maintien altier, aux attaches fines comme des gazelles. Et des hommes, beaux et géants,  aux corps qui dégagent de la vitalité comme des fontaines de jouvence. 

Tout est mouvement, fluidité, légèreté. Ses sculptures jouent avec la lumière qui les traverse de sorte qu’elles semblent irradier une énergie intérieure. Bien que son travail soit base sur le vide, le creux, ses personnages sont habités. Comme si un souffle de vie courait dans ces entrelacs de fer et animait ses sculptures.

Rémy Samuz est un créateur heureux. De la création, il ne connait pas les affres, seulement les transports. Et c'est pourquoi ces sculptures ont ce côté joyeux, hédonistes et que circuler entre ses personnages  distille une bouffée d’optimisme. Sa statuaire est un sas qui décontamine du défaitisme ambiant.