LA VITRINE DE L'ART CONTEMPORAIN DU BÉNIN: PEINTURES, SCULPTURES, INSTALLATIONS, PHOTOS ET VIDÉOS

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vendredi 16 mai 2014

Performance de Dine Alougdine: paroles d'outre-tombe


La parade de Dine en images


Charly D’Almeida, la vigie.



 
Charly D'Almeida dans son atelier
Charly d’Almeida est né en 1968 au Bénin. L’artiste a longtemps vécu en France. Rentré au pays, l’artiste tel Antée reprend contact avec la terre et sent sa puissance décuplée. Ainsi, restitué à sa terre  et devenu père, son œuvre questionne notre rapport au monde et ce que l’on laisse aux générations à venir. 

D’où une peinture plus soucieuse de l’état du monde et des dégâts que l’homme inflige à la Terre. Ces toiles fissurées et recousues comme des blessures mal suturées interpellent sur la béance de la couche d’ozone.
Des amulettes envahissent le bas des tableaux telle une cohorte toujours en mouvement, comme des objets ballotés par les flots. Et parfois, des cordelettes, des objets divers s’invitent dans le tableau et prennent des postures ou des poses anthropomorphes.
Et la peinture tend de plus en plus vers la monochromie en ce sens que domine une couleur qui se dégrade en petites nuances, divisant la toile en 3 niveaux comme si chaque toile était un relevé de l’état du ciel, de la terre et des fonds marins.

  

 





Toutes les œuvres de l’artiste appellent à une prise de conscience de la précarité de la planète. Discours écologiste, peinture contemporaine qui convoque cependant des moyens d’expression, statuettes, symboles, artefacts, propres à sa culture africaine dans une expression très personnelle.

Saint-Louis : expo Beul et la Bouche du Roi





A Saint-Louis, en face du fleuve où croise les pirogues des pêcheurs Lebou, dans l'entrepôt aménagé en immense salle d'exposition, a eu lieu le vernissage des oeuvres issues de l'atelier Beul ou la Bouche du Roi, le 15 mai 2014 dans la cadre du Off de la Dak'art.
La Charrette de Remy Samuz

Beul ou la Bouche du Roi...Martine Boucher, commissaire de l'expo Bois Sacré et organisatrice de l'atelier explique "Beul et la Bouche du Roi sont deux lieux identiques. Beul est situé au Sénégal c'est là où le fleuve Sénégal rencontre l'océan La Bouche du Roi, non loin de Grand Popo, situé au Bénin est le lieu où le fleuve Mono rencontre l'océan. Il s'agit d'une rencontre entre deux eaux, juste un frémissement entre les eaux avant que l'eau de l'océan et l'eau du fleuve parviennent à reprendre leur place. Ce n'est pas agressif, ni conflictuel c'est juste ce petit bouillonnement, quelques bulles à la surface de l'eau. C'est un lieu tranquille et paisible, c'est juste une rencontre infiniment belle, juste une eau un peu plus riche qui finira par trouver sa place. Cet atelier était supervisé par Guibril André Diop"


C’est pourquoi la rencontre entre artistes béninois et sénégalais a été appelé Beul ou la Bouche du Roi. De cet atelier où l’impétuosité des jeunes artistes a rencontré la tranquillité des aînés, il est sorti des œuvres fortes qui ont été exposé au Comptoir du Fleuve II, sur la mezzanine.

Là, il y a la Charrette de Remy Samuz, le pont de Seydi Mbaye Kamara, la sculpture en fer à béton de Guibril André Diop, et en bas, il y a les installations de Benjamin Déguénon et d’Ishola.

Beul ou la Bouche du Roi, au-delà de l’atelier, est vraiment le symbole de Bois Sacré, la présence des artistes plasticiens du Bénin au Dak’art. C’est une rencontre entre individus, entre artistes béninois d’abord de différentes générations et de entre artistes béninois, sénégalais et africains.

Cette rencontre d’artistes est  semblable à celle du fleuve et de l’océan. Quand l’océan croise le fleuve, il y a d’abord confrontation entre les deux, chaque élément essayant de s’imposer à l’autre, et puis réconciliation et fusion de deux eaux.  Bois Sacré à Dak’art, c’est la rencontre des différences, partage d’expériences artistiques et enrichissement mutuel.

Expo Bois Sacré : Entre héritage et appropriation du contemporain





A la librairie Aux quatre vents, la commissaire Martine Boucher a exposé les œuvres d’une vingtaine d’artistes du Benin. Bois Sacré est un panorama des arts plastiques de ce pays avec  la peinture, la sculpture, la photo et  l’installation vidéo.
Pourquoi appeler ce focus sur les arts  plastiques  du Bénin Bois Sacré ? Martine Boucher  répond qu’« il y a de nombreux bois sacrés en Afrique et plus particulièrement au Bénin. Le bois sacré est un lieu mythique, religieux, culturel, un lieu d’initiation important dans leurs cultures. C’est un peu là que tout commence, c’est un lieu de mémoire, de tradition, c’est de ce bois sacré que sortent les revenants, ils font partie du Vodoun. Certains pénètrent dans ce bois, d’autres en sortent. »

Au centre, Martine boucher expliquant son concept à un visiteur
De la librairie au Bois Sacré, il y a un continuum évident de l’espace des livres à celui du Bois sacré car ce sont deux espaces d’initiation. Ainsi, le spectateur traverse une forêt de troncs d’eucalyptus où les œuvres sont disséminées, accrochées à hauteur de regard ou simplement posées sur le sol. Et comme dans une libraire, il doit être aux aguets pour ne pas rater une œuvre intéressante tant l’expo de riche de créations fortes et diverses.

Des visiteurs devant les masques guélédé de Kiffouli Dossou

Entre l’installation vidéo de Totché niché dans une jarre et les masques guélédé revus par Kiffouli Dossou, on a une constance : la technologie qui puise dans la tradition et l’art traditionnel qui s’invite dans le contemporain. Ce va-et-vient entre patrimoine culturel et inscription dans le contemporain est ce qui caractérise l’artiste béninois. Et la scénographie de l’expo Bois Sacré restitue avec beaucoup de justesse cet ancrage dans la culture voudoun et ses élancements des artistes vers l’universel.