De son vrai nom Francis Nicaise Tchiakpe,
Tchif est né à Cotonou. C’est un écorché vif qui peint pour vider son trop
plein de colère.
« L’artiste ne pense pas comme tout le monde, il pense contre tout le monde »,
a-t-il écrit sur les murs de son atelier au bord de la mer et où viennent
se briser les vagues de l’océan. Voilà
une citation qui résume parfaitement la démarche artistique de Tchif qui
est d’élaborer par les moyens de l’art et de la liberté créatrice un discours
personnel sur l’homme. Etant l’homme qu’il connaît le mieux, il est le sujet de
son travail. C’est Narcisse qui se mire dans la profondeur de sa toile, se noie
dans la rivière de ses couleurs et qui s’éparpille sur la surface de sa toile.
Il est tout entier dans sa peinture. Il est sa
peinture. D’où sa quête d’un langage pictural propre. Une grammaire personnelle
de signes géométriques et de hiéroglyphes dont le plus récurrent est le
margouillat qui figure l’homme dans ses toiles. Ce petit reptile, à force de hanter
ses tableaux, est devenu le sceau de l’artiste.
Des objets divers constitués de fils de jute, de bouts de fer, de morceaux de
tissus ou de l’argile s’invitent dans ses tableaux et composent une géographie
tout en vallonnements et en aspérités ; ce
qui donne à la toile de Tchif l’aspect tridimensionnel d’une sculpture.
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