La procession devant la librairie Aux quatre vents |
Une fille gît dans un linceul sur une charrette. Du sang macule son
polo blanc, son visage et son entrejambe. Ses intestins
lui sortent du ventre. Une fille pousse cette charrette. Une grande marionnette
ouvre la marche funèbre tandis qu’une troupe de guélédé danse au son de la
musique d’Angélique Kidjo.
Où va cette procession funèbre qui traverse Dakar ? se demandent les badauds qui regardent cette scène surréelle. Est-elle morte ? Pourquoi l’a-t-on évicérée ? Sur tout le chemin, les Dakarois, horrifiés, révoltés, indignés, sidérés se posaient la question du pourquoi… Pourquoi promène-t-on une morte dans la ville ? Pourquoi des guélédé à Dakar ? La scène est si réaliste qu’elle semble vraie… Ici un enfant détourne le regard, là une fille écarquille les yeux et parfois un homme, curieux, s’avance au plus près du cortège pour mieux voir la morte ; tout cela montre la force d’aimantation de la scène. Devant l’hébétude de certains, il fallait leur dire que tout cela n’était qu’une mise en scène ! Que la morte est bien vivante et qu’elle est une comédienne de théâtre et que tout cela n’était qu’une mise en scène.
Alougbine Dine maquillant la comédienne |
Alougbine Dine, le metteur en
scène de cette installation ambulante a donc bien réussi son coup. En effet,
cette performance vise à choquer le public et à l’amener à se questionner sur
la violence dans l’espace public.
« Je veux choquer le public et interpeler l’opinion et surtout les
politiques pour qu’une conscience citoyenne se mette en place. Et surtout dire
qu’il faut une véritable démocratie en Afrique, qu’il faut la liberté
d’expression et de manifestation », explique-t-il.
Cette procession a drainé un
grand public vers la librairie Aux quatre
vents qui recevait l’exposition Bois
Sacré. Et en associant les danseurs guélédé à la performance, elle a aussi
montré un pan du riche
.
Dans les rues de Saint-Louis, la
même procession s’est ébranlé et a amener une cohorte de badauds au vernissage
de la galerie Arte le jeudi 15 mai 2014.
Le grande marionnette Guélédé |
mon premier commentaire n’étant pas passé je reprends en quelques mots pour dire que si j'avais été maire de Dakar, j'aurais interdit une telle procession qui à mon avis n'a pas grand-chose à voir avec la pédagogie: utiliser la violence pour lutter contre la violence ne me parait pas être la solution la plus appropriée.au contraire, cela concourt à l'accentuation d'un tel phénomène. barry pathé
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